Monday, October 16, 2006

Les drames du mois d'Aout etc

Retour à la Martinique en cette fin juin 2005.

L’annonce de la double grossesse d’Audrey la compagne de Cédric et celle de Séverine me fait plaisir. La vie continue, les naissances sont prévues pour la fin de l’année. Tout va bien donc.

J’ai la cheville toujours gonflée. Il faut que j’aille voir un médecin.

Je profite d’une visite de routine pour en parler au remplaçant de mon généraliste. J’ai aussi une petite tâche sur le tibia, un peu comme si je m’étais cogné sur le coin d’une chaise. Pas de quoi casser la patte à un canard !

Il ne me propose de voir un cardiologue car, depuis des années on m’a diagnostiqué de la tension.

Pas étonnant car je suis tombé sans parachute d’un poste brillant de PDG à SDF en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. J’ai eu beau dire après Montaigne : « Le plus grand roi du monde n’est assis que sur son cul », ça m’a quand même un peu fait mal, et mon coeur a refoulé la tension qui avait en moi dans mes veines et dans ma tête. On ne fait que me dire deux mots : en tension. Le coup est certainement le coup de pied de l’âne que j’ai reçu.

Rendez vous est pris au plus tôt en Août.


Le 7 août, un grand peintre naïf est mort : Florimond.

Son tableau d’un cyclone est accroché à la maison depuis des années, avant il ornait la porte des cabinets à Ferdinand notre appartement de Paris. J’ai eu le temps d’en détailler les moindres recoins.

Paule et moi nous avons décidé de prendre quelques jours de vacances, et comme on n’a plus trop de moyens on profite des offres locales dans les grands hôtels : direction le Méridien.

Mais le vrai drame restait à venir. Le jour de notre départ le 16 août 2005, un drame épouvantable a eu lieu.

Crash à Maracaïbo.

Un avion charter s’est écrasé au Venezuela avec un nombre considérable de martiniquais. C’est la stupeur !

Monette une de mes plus proche adjointe avant 1997 a perdu six des siens. J’admire la façon dont elle fait face, armée de sa foi inébranlable.

Après ça on se sent bien peu de chose.

Retour à la maison et donc direction mon ami cardiologue en cette triste fin août 2005. Il me reçoit le jour d’un important tremblement de terre. Il est quasiment parti. Sa canne à pêche est derrière lui dans son cabinet. Examen, électrocardiogramme : parfait ! On s’est connu sur les tatamis pendant des années. Je lui parle de ma cheville droite qui gonfle. Lui pense que la gauche aussi. Je n’en suis pas sûr.

Il me dit « on t’a prescrit de l’Amlor, c’est inutile, très souvent cela fait gonfler les jambes. On supprime et tu modifies ton hygiène de vie surtout ta nourriture et tu perds du poids. »

« En ce qui concerne ta petite tache noire, et la petite poche qui est apparue un peu en dessous du genou, tu devrais aller voir un spécialiste des veines. »

Mais avec les vacances les spécialistes se sont envolés. Pas de veine !

Pendant ce temps Henry et Marie ont proposé à Maman de les accompagner dans un paisible voyage en bateau sur le Nil juste après que Marie aie pris sa retraite. Elle a des points de bonus. L’idée de ce voyage permet à maman d’accélérer sa convalescence.

Nouvelle catastrophe le 29 août 2005.

Cette fois c’est la Nouvelle Orléans et le cyclone Katherina.

Quand j’entends les radios US dire qu’ils n’ont rien vu venir, je me dis que ces putains de sudistes utilisent vraiment les gros moyens, pour broyer du noir ?

Lève toi Martin Luther King et marche !

Le quotidien local de La Nouvelle-Orléans, The Times Picayun, cité par le Boston Globe, avait reçu il y a trois ans des prix pour l’enquête de deux de ses journalistes qui écrivaient « c’est seulement une question de temps avant que le sud de la Louisiane soit frappé par un fort ouragan, le risque devient plus grand et personne ne peut dire de quelle importance il sera ». On savait depuis vingt ans que la ville pouvait disparaître et rien de sérieux n’avait été entrepris.

George Bush dans son premier discours après la catastrophe déclarait : « Je pense que personne n’avait anticipé la brèche dans les digues. » La digue du cul Oui ! Ecouter de telles conneries me donne des boutons.

Pendant ce temps l’équipe rédactionnelle du Times-Picayune journal qui a perdu et son imprimerie et la possibilité de livrer ses éditions est resté dans la partie non inondée du journal et a continué sans interruption son travail sur internet grâce à son association à NOLA.com. Le professeur Choron aurait apprécié ! Le travail de cette équipe a reçu le « 2006 Pulitzer Awards for Public Service and Breaking News ».

Trois semaines plus tard belotte avec Rita.

Mon allergie à Bush, me déclanche une telle vague d’urticaire, que toute analyse dermatologique en est biaisée.

Je dois bientôt repartir pour France vers le 7 septembre pour deux semaines. Avant de partir je prends mon rendez-vous habituel avec ma nouvelle Dermato Madame G... C’est une amie de la dermato de mon frère Henry qui vit en Guadeloupe auquel on vient d’enlever un mélanome à peine découvert.

On a frisé alors avec Henry « Femme au bord de la crise de nerf ». il me téléphone deux fois par semaine pour que j’aille me faire examiner moi aussi, vu que nous avons fréquenté le même soleil, pris les mêmes innombrables coups de soleil pendant notre enfance et notre adolescence.

Il a dû éplucher le sujet sur Internet, car il me sert le tout de son cru. Il me fout la pétoche !

Je disais donc que mon allergie à Bush, me déclanche une telle vague d’urticaire, que toute analyse dermatologique en est biaisée. Ma dermato exerce encore à la Meynard. Entre deux malades du sida ou de la lèpre, je parcours des ouvrages pour femmes... les feuilles du syndicat, le papier peint, les tâches au plafond. Elle me reçoit.

Examen des lieux. La dernière extraction au bistouri surgelé fait par son collègue s’étant révélé imparfaite elle a concentré son temps et cette prise de contact à me rectifier l’épaule. C’est chaud les grands froids ! L’examen auquel elle me soumet ensuite la conduit à me donner un autre rendez vous à mon retour. "Y a du boulot me dit elle !!!"

Je parts donc en France. Maman est allé parfaire sa convalescence en Sologne chez des amis très chers. Ils lui offrent des couchers de soleil digne de contes de fées.

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